Se préparer à la réponse iranienne : les trois hypothèses fondamentales de Téhéran

Par Raz Zimmt

La récente escalade des menaces iraniennes au cours des deux derniers jours, y compris les déclarations du guide suprême iranien, pourrait suggérer que le dilemme de l'Iran entre deux mauvaises options - répondre militairement à Israël malgré les risques importants ou s'abstenir de répondre au prix fort pour éroder davantage sa dissuasion - a été résolue en faveur d'une réaction militaire, même si sa date et sa nature précise n'ont pas encore été déterminées.

Cette décision peut indiquer trois hypothèses clés guidant la stratégie actuelle de l’Iran :

A. L’absence de réponse à l’attaque la plus sévère contre l’Iran depuis la guerre Iran-Irak pourrait, à long terme, mettre l’Iran en danger plus qu’une réaction militaire, malgré des dommages substantiels à ses systèmes et capacités de défense aérienne.

Les dirigeants iraniens pourraient craindre que l’absence de réponse n’encourage Israël à mener de futures attaques contre l’Iran, y compris contre son programme nucléaire.

B. De l'avis de l'Iran, il est encore possible de restaurer sa capacité de dissuasion contre Israël et de modifier les règles d'engagement par des actions démontrant sa capacité à infliger des dégâts en utilisant les importantes capacités balistiques dont il dispose encore.

C. L’Iran pourrait croire qu’il peut encore influencer la réponse anticipée d’Israël à toute action iranienne (ce qui pourrait dissuader Israël de passer à une campagne plus large ciblant les infrastructures iraniennes, les symboles du régime et les sites nucléaires) en répondant différemment, par exemple en lançant des attaques depuis hors du territoire iranien, en s'appuyant sur leur proxies (mandataires) et ciblant des sites spécifiques en Israël.

Cependant, ces hypothèses sous-jacentes peuvent être fausses et refléter une surestimation des capacités restantes de l'Iran (y compris celles ciblées par Israël) ou une sous-estimation des intentions et des capacités d'Israël.

Ces erreurs de calcul pourraient conduire à une nouvelle escalade entre les deux États.

Source : INSS – Institut d’études de sécurité nationale