Une jeune rabbin qui fait face à ses propres doutes tout en guidant une communauté qui a du mal à croire que son chef spirituel est une femme. C'est le principe de Reformed (initialement appelé Le Sens des Choses), la nouvelle série de HBO Max qui a été diffusée pour la première fois vendredi dernier.
La nouvelle série s'inspire de la vie de Delphine Horvilleur, l'une des rares femmes rabbins en France et figure reconnue du judaïsme libéral européen. A 50 ans, Horvilleur est mère de trois enfants, rédactrice en chef du magazine Tenou'a et l'une des figures marquantes du Mouvement juif libéral en France.
Sa carrière a été atypique : élevée dans une famille de culture juive mais laïque, elle a étudié la médecine en Israël et a été membre du parti Meretz avant de revenir en France après l'assassinat de Rabin. Elle y suit une formation de rabbin aux États-Unis, étant donné l’impossibilité d’étudier le Talmud en tant que femme dans son pays.
La série combine comédie et drame pour aborder des thèmes complexes tels que le rôle de la religion, l’identité juive, le féminisme et la recherche de sens dans un monde en proie à l’incertitude.
Bien que Reformed soit basé sur les mémoires d'Horvilleur, les créateurs Noé Debré et Benjamin Charbit ont décidé de créer un personnage fictif : Léa, interprétée par Elsa Guedj, qui vient de recevoir le prix de la meilleure actrice dans une série française au festival Séries Mania.
Léa est rabbin à Strasbourg, et ses premières missions posent déjà des dilemmes atypiques : un couple métis se disputant la circoncision de leur bébé, ou un adolescent refusant de célébrer sa bar-mitsva par souci environnemental.
Concernant le personnage principal, Horvilleur explique que, bien qu'il soit très différent d'elle, « il partage quelque chose d'essentiel : l'acceptation du doute comme partie intégrante du cheminement religieux. La certitude absolue, surtout dans le domaine spirituel, peut être dangereuse. »