soleil. 20 avril 2025

La nouvelle police des mœurs iranienne : surveiller les femmes avec des drones et des caméras pour détecter celles qui ne portent pas le voile

La Mission internationale indépendante d’enquête sur la République islamique a vérifié les procédures du régime théocratique. Une application d'État encourage le signalement et la discrimination

L'Iran utilise de plus en plus la surveillance électronique et l'information publique pour signaler les femmes qui refusent de porter le voile obligatoire en public, alors même que les partisans de la ligne dure réclament des sanctions plus sévères pour celles qui protestent contre la loi, selon un rapport du Nations unies publié vendredi.

Les conclusions de la Mission internationale indépendante d'enquête sur la République islamique d'Iran interviennent après qu'elle a déterminé l'année dernière que la théocratie du pays était responsable de la « violence physique » qui a conduit à la mort de Mahsa Amini. Sa mort a déclenché des manifestations nationales contre les lois sur le hijab obligatoire et la désobéissance publique qui se poursuit encore aujourd’hui, malgré la menace d’arrestation violente et d’emprisonnement.

« Deux ans et demi après le début des manifestations en septembre 2022, les femmes et les filles en Iran continuent d’être confrontées à une discrimination systématique, tant dans la loi que dans la pratique, qui imprègne tous les aspects de leur vie, notamment en ce qui concerne l’application du hijab obligatoire. », indique le rapport.

L’État recourt de plus en plus à la surveillance parrainée par l’État dans une tentative apparente de forcer les entreprises et les particuliers à se conformer au port du hijab, le présentant comme une responsabilité civique.

La mission iranienne auprès de l'ONU à New York n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur les conclusions du rapport de 20 pages.

Drones et caméras de surveillance

Dans le rapport, les enquêteurs de l’ONU décrivent comment l’Iran a de plus en plus recours à la surveillance électronique. Ces mesures comprennent le déploiement de « drones de surveillance » par les autorités iraniennes pour surveiller les femmes dans les lieux publics. Dans le Université Amirkabir de TéhéranLes autorités ont installé un logiciel de reconnaissance faciale à l'entrée pour détecter également les femmes ne portant pas de hijab, selon le rapport.

Les caméras de surveillance installées sur les principales routes iraniennes seraient également impliquées dans la recherche de femmes non voilées. Les enquêteurs de l'ONU ont déclaré avoir obtenu l'application mobile « Nazer », proposée par la police iranienne, qui permet au public de signaler les femmes ne portant pas le voile dans des véhicules tels que les ambulances, les bus, les rames de métro et les taxis.

Les utilisateurs peuvent ajouter le lieu, la date, l'heure et la plaque d'immatriculation du véhicule dans lequel la violation présumée du hijab s'est produite, ce qui à son tour signale le véhicule en ligne et alerte la police, indique le rapport. « Un SMS est ensuite envoyé (en temps réel) au propriétaire enregistré du véhicule, l'avertissant qu'il a été trouvé en train de violer les lois sur le hijab obligatoire et que son véhicule sera mis en fourrière s'il ignore ces avertissements. »

Ces messages texte ont conduit à des situations dangereuses. En juillet 2024, des policiers ont tiré sur une femme qui, selon des militants, avait reçu un tel message et fuyait un poste de contrôle près de la mer Caspienne, la paralysant.

La tension persiste

La mort d'Amini a déclenché des mois de manifestations et une répression sécuritaire qui a fait plus de 500 morts et plus de 22.000 2024 arrestations. À la suite de manifestations de masse, la police a assoupli l'application des lois sur le hijab, mais l'a intensifiée en avril XNUMX dans le cadre de ce que les autorités ont appelé la Plan Noor (ou « Lumière »).

Au moins 618 femmes ont été arrêtées dans le cadre de cette initiative, selon les enquêteurs de l'ONU, citant un groupe local de militants des droits de l'homme en Iran.

Entre-temps, le régime a exécuté au moins 938 personnes l’année dernière, soit trois fois plus qu’en 2021, selon l’ONU. Bien que de nombreuses personnes aient été reconnues coupables d’infractions liées à la drogue, le rapport note que les exécutions « indiquent un lien avec la répression générale de la dissidence durant cette période. »

Alors que l’Iran poursuit sa répression contre le hijab, le pays est également confronté à une crise économique en raison des sanctions américaines découlant de l’avancée rapide de son programme nucléaire.

Alors que le président Donald Trump a appelé à de nouvelles négociations, l'Iran n'a pas encore répondu à une lettre qu'il a envoyée à son guide suprême, l'ayatollah. Ali Khamenei, 85 ans. Les troubles sociaux, associés aux problèmes économiques, restent une préoccupation pour la théocratie iranienne.

Photo : Capture d'écran de YouTube. À Téhéran, une jeune femme identifiée comme étudiante à l'Université islamique Azad s'est déshabillée dans l'enceinte de l'école, un acte que les militants et les défenseurs des droits humains qualifient de protestation contre le code vestimentaire strict de l'Iran, qui oblige les femmes à se couvrir la tête en public.

(Avec les informations d'AP)
Source : INFOBAE

2 réflexions sur « La nouvelle police des mœurs iranienne : surveillance des femmes avec des drones et des caméras pour détecter celles qui ne portent pas le voile »
  1. Même si je ne suis pas d’accord avec le fait que des femmes dénigrent leur dignité comme l’a fait cette femme, il n’en est pas moins vrai que toutes les femmes iraniennes devraient protester sans craindre la mort ou l’emprisonnement. Si le gouvernement tyrannique les maltraite, ils doivent quitter le pays. Que les tyrans musulmans se multiplient, hommes avec hommes, s'ils le peuvent. Malheur à l’Iran sans ses femmes qu’il maltraite.

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